Portrait de Fred Prost

Aujourd'hui le portrait de Fred aussi connu par son blog Highway to Trail, toujours de bons conseils dans les commentaires qu'il laissent sur mon blog (ou sur d'autres d'ailleurs) il me paraissait normal qu'il figure dans cette rubrique! 

Pour commencer, une petite présentation rapide :
Fred, 44 ans. Dijonnais de naissance mais Aixois d’adoption depuis près de 20 ans. Pacsé, deux enfants. Je travaille dans la formation chez un des 3 gros opérateurs de téléphonie mobile. 

Dré dans l'pentu sur les hauteurs de Gap



 le genre d'endroit que je peux trouver a quelques kilomètres de mon lieu de travail
Quand as-tu commencé à courir ?
A partir du moment où je me suis mis à parler sport systématiquement au passé...  J’ai toujours fait du sport mais j’ai quasiment arrêté à la naissance de mes enfants.J’ai commencé la course à pied en octobre 2009, plus par nécessité pondérale que réelle envie. Mais le plaisir est heureusement venu rapidement. C’est drôle car à la lecture des portraits publiés sur Les Baskets Roses, on constate qu’on a un peu tous et toutes la même histoire.

Quelques compétitions à ton actif ?

J’ai refait les comptes. Depuis mes débuts j’ai fait 35 courses dont 31 trails ou courses nature. J’ai fait la CCC l’année dernière dans des conditions climatiques dantesques.Le Challenge des Trails de Provence, constitué d’une dizaine de courses réparties sur l’année, m’a bien occupé pendant 2 ans. Côté route, j’ai fait le Marseille Cassis 2010  (en 1:34:39) et 2011 (en 1:28:56) et quelques petites courses locales. Comme l’atteste les chiffres plus haut, c’est essentiellement en pleine nature qu’on lieu mes compétitions.


voilà pourquoi franchir la ligne d'arrivée est la chose la plus importante

Celle dont tu es le plus fier ?
La CCC  pour le côté « aventure humaine » (même avec 2000 autres participants). Mais c’est surtout mon premier « vrai » trail, le Trail Sainte Victoire 2010 qui restera le plus marquant. J’ai terminé ses  50 km et 2500m D+ après seulement 6 mois de course à pied. J’avais une pression de folie et que je me suis préparé comme un dingue pour y arriver. Mais quel bonheur ! Je me souviens avoir pleuré pendant les 5 derniers kilomètres en m’imaginant franchir l’arrivée avec mes enfants. En fin de compte, ce n’est pas spécialement une course qui rend fier mais l’aboutissement d’un projet qui a mobilisé toute son énergie et parfois (souvent ?) sacrifié temporairement sa famille. J’aime beaucoup cet adage tibétain qui, pour moi, résume parfaitement la course à pied : « Le bonheur n’est pas au bout du chemin, le bonheur est le chemin ».

Une déception?
Ca existe en course à pied ? On a tout à gagner et rien à perdre. Même quand une course se passe mal on s’enrichit de nouvelles choses. On ne peut pas être déçu d’apprendre, vous ne croyez pas ? Si une déception ! Mais toute petite... J’ai eu la malchance de faire mon unique podium à la seule course qui ne récompensait pas les différentes catégories. Pas de bol...

Pourquoi le trail et pas la course sur route ?

Parce que j’ai ma chance d’habiter la Provence. La nature est tellement belle et variée que de ne pas en profiter serait un sacrilège. D’autant que dans le sud la météo permet d’en profiter toute l’année ! Mais beaucoup de mes entraînements se font sur route et même un peu sur piste. Je n’ai pas souvent l’occasion mais j’aime bien faire quelques compétitions sur route de temps en temps. J’aimerais en faire plus mais je sais que j’aurai  la pression du chrono et qu’au final je perdrai en sérénité. Donc pour être honnête, je ne fuis pas la route mais je reconnais un peu la craindre. J’essaie d’être au maximum polyvalent, une discipline enrichissant l’autre. Mais ça reste quand sans surprise  le trail qui m’apporte la plus large palette d’émotions.

Pour toi courir c’est...

Parfois je cours pour fuir des problèmes ou des pensées négatives. D’autre fois c’est pour rattraper le temps qui passe. Ce sport rend humble car, quoiqu’on fasse, le temps qui passe court plus vite. La course à pied est du bonheur sans artifice, réduit à sa plus simple expression. C’est un retour à l’enfance dès qu’on s’élance. Comme tous les coureurs, je n’imagine plus une vie sans.

Le lieu idéal pour courir ?
mon terrain de jeu favori la montagne Ste Victoire

N’importe où tant qu’une montagne est à proximité. Partir de nuit à la frontale pour arriver au petit matin au sommet admirer le levé du soleil vaut tout les spectacles payant du monde. Puis redescendre comme un avion de chasse en se tirant la bourre avec les chamois. Je ne plaisante pas, j’en ai rencontré de très joueurs. Le problème c’est qu’ils gagnent toujours...

Une phrase ou une chanson que tu te répètes dans les moments durs d’une course :
Je ne me parle pas ou rarement dans la difficulté. Je crois que c’est mieux car je ne serais pas tendre dans mes propos. Par contre je visualise des images positives pour me donner du courage. Contempler ce qui nous entoure aide aussi pas mal également à oublier ses petites douleurs.


Un(e) sportif (ve) que tu admires :

Les sportifs que j’idolâtre depuis gamin et qui ont littéralement changé ma vie sont les 2 Patrick (Berhault et Edlinger). Deux hommes d’une grande humilité malheureusement disparus trop tôt.
Plus spécifiquement dans le trail, y’a bien évidement Kilian Jornet (qui ne l’aime pas, franchement ?), Dawa Sherpa (probablement le sportif le plus gentil de la planète) et Sébastien Chaigneau (j’adore sa voix !).
Je n’ai pas spécialement de modèle dans la vie mais je suis admiratif des gens, sportifs ou non,  qui sont combatifs. Combatifs contre l’acharnement de la vie, de la maladie, contre eux-mêmes et un corps qui ne leur a pas fait de cadeau. Le courage et l’obstination de ces personnes peuvent facilement m’émouvoir aux larmes.

Un projet sportif pour 2013

La TDS  avec mon pote Jeff ! 2012 était une année essentiellement sportive, 2013 sera orientée « collectif ». C’est un véritable défi pour moi car je suis solitaire (et râleur) dans l’effort.

Un dernier mot pour finir :

Le milieu de la course à pied, sur internet ou dans la vraie vie, est une des communautés la plus sympa que je connaisse. Malgré le fait que ça soit un sport individuel, la course à pied  a tellement de choses à partager. Et ça peu importe le niveau de chacun. On le constate tous les jours sur la blogosphère, sur Twitter et les autres réseaux sociaux. J’éprouve une certaine fierté d’appartenir à cette grande famille.

Merci Fred pour cette interview pleine de sagesse, j'aurais bien aimé lire la version 2nd degré aussi! Je te croiserais certainement sur l'aire d'arrivée de la TDS!

Commentaires

  1. C'est un peu le philosophe de la blogo ce Fred ... Le grand sage quoi (j'suis sympa, j'ai pas dit "vieux sage") ! Chouette interview, merci Mary !

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  2. Très gentil ce monsieur ! Sympa cette interview en tout cas

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  3. A 20/30 ans je n'aurai même pas parié 1 euros sur le fait d'être considéré un jour comme un "sage".
    Comme quoi tout arrive dans le vie.

    Vous êtes adorables !
    Maintenant j'attends les commentaires de Jerem pour rééquilibrer le tout :)

    En tout cas merci Marie pour l'espace que tu laisses sur ton blog aux autres coureurs.

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