Quand l'écriture rencontre le sport




Quand une blogueuse littéraire pas très sportive rencontre une blogueuse sportive pas très littéraire ça donne une interview sans concession.

Mais quand ces deux blogueuses sont copines ça se passe bien!
pour lire cet échange cliquez sur l'image ci dessous!

Retranscription (édit 2017)

Qu’est-ce qui fait courir Mary ?

Publié le par dans Mes coups de cœur | Aucun commentaire | Mary est une copine à moi… Elle a 34 ans, est maman de deux filles, travaille dans un labo, et a un homme qui court beaucoup… des ultra-trails, notamment… Vous savez, ce genre de courses totalement folles qui font 160 km de long, 8000 mètres de dénivelé, et qui durent des heures et des heures… Un truc  complètement dingue que j’ai du mal à comprendre… Un jour, Mary a décidé de se mettre à la course, elle aussi… Et après seulement quatre ans, elle a couru son premier marathon !

Depuis le début, je suis son parcours, notamment à travers son chouette blog la fille aux baskets roses, reconnu dans le milieu de la course à pied.
Depuis le début, cette volonté et ce sport m’ont questionnée, moi qui (malheureusement, sans doute) n’ai rien d’une sportive…
Depuis le début, j’ai eu envie de lui poser de vraies questions. Je lui ai demandé si elle se prêterait au jeu, et… en vraie p’tite pimousse, elle a accepté… Interview vérité…
Questions-coups de poing… et réponses sans langue de bois.
  • Dis-moi, Mary, faire des kilomètres et des kilomètres en voiture pour aller courir… ça ne te semble pas un peu antinomique ?
Effectivement on ne peut pas dire que je sois très « ecofriendly »  sur ce point-là (à mon grand désarroi), mais pour commencer, j’habite une région très pauvre en courses, que ce soit sur route (pour moi) ou en nature (pour Cyril). Après, on se dit que quitte à faire beaucoup de kilomètres en voiture , autant en profiter pour découvrir de nouvelles régions. Honnêtement, je ne vois pas comment faire autrement. Le train ? Trop mal desservi et malheureusement beaucoup trop cher… Si un coureur a la solution – car il faut bien le dire, la plus grande majorité des coureurs, surtout en trail, a un bilan carbone à l’année bien supérieur aux sédentaires – je veux bien qu’il me contacte ! Mieux, si un fabriquant de voiture hybride veut bien me sponsoriser, je prends aussi ^^
  • Tu as deux filles, un mari, un job… Tu n’as pas l’impression de passer à côté de certaines choses, en privilégiant la course comme tu le fais ?
Non ! (Comment ça, ça ne suffit pas comme réponse ?!). Pour nos filles, on les a sensibilisées  depuis toutes petites à ce sport en les emmenant avec nous quasiment sur toutes nos courses, elles ont appris les noms des coureurs en même temps que la lecture ! Je ne pense rien louper, au contraire on essaye de leur faire découvrir plein de choses ; l’aligot avec l’Utra trans Aubrac de papa, le musée du Louvre avec le semi-marathon de Paris de maman. Je pense qu’on rate bien plus de choses en restant collé devant « les feux de l’amour » pendant que ses enfants passent deux heures sur World of Warcraft… mais ce n’est que mon avis. Dans la vie de tous les jours, je case mes trois entrainements de la semaine le midi, comme ça la seule chose que je zappe, c’est l’ambiance déprimante de la salle de repas du boulot. Je suis du coup limitée à 50/60 mn, mais en semaine cela me suffit. Le week-end, soit c’est course officielle et là on se promène tous ensemble et quand ce n’est pas possible, les week-ends chez les mamies, c’est génial ! Soit c’est entrainement, et là on alterne : Monsieur court le matin et on fait atelier cuisine entre filles, et moi je cours l’après-midi, et les miss sortent le vélo avec papa ou l’inverse (les sorties du week-end c’est 3-4 heures pour Cyril et 1h30-2 heures pour moi).
  •  Ton blog est vraiment sympa. Tu y partages avec tes lecteurs ta passion, les musiques que tu aimes, les recettes que tu as concoctées… C’est aussi le lieu de tests que tu réalises… J’avoue que parfois, ça me donne un peu l’impression de lire un « publi-reportage »… Ça t’inspire quoi ?
Ah ah ah un publi-reportage, on y revient ! Franchement, ce n’est pas du tout l’idée que je me fais de mon blog , mais je peux comprendre cette impression, sur la partie test uniquement, c’est d’ailleurs pour ça que je limite à un test par semaine maximum, je ne veux pas que mon blog ressemble à un catalogue. En même temps, je trouve important de donner un avis sincère sur les produits que je teste, le lecteur se retrouvera plus dans un blog qu’en lisant trois lignes sur le même produit dans un magazine. J’ai déjà refusé des articles où l’on me demandait de recopier un texte pré écrit sans même pouvoir voir le produit (à part sur des photos hyper retouchées), cela ne m’intéresse pas.
C’est vrai que je dis souvent du bien des produits que je teste mais je ne suis pas là pour « casser de la marque ». Quand il m’arrive de vraiment détester un produit, je le dis directement à la marque (en privé), je lui explique pourquoi mais je ne fais pas d’article.
Par contre, quand on parle de publi-reportage sur un compte rendu de course (merci Pierre Etienne) ça me fait bondir ! Les courses, je les fais pour moi, pas pour telle ou telle marque ! D’ailleurs, je ne les cite jamais, je n’écris pas « j’ai couru 4’30 au kilomètre grâce à mes supers baskets trucbidule que vous pouvez retrouver pour la modique somme de… » Ça, ce n’est pas moi. Effectivement, j’ai pu écrire « Whaou, le Mont St Michel, c’est trop beau » lors de mon compte rendu du marathon de la Baie, mais ce n’était pas de la publicité cachée pour l’office de Tourisme de Normandie !
Un esprit sain dans un corps sain 
  • Pourquoi as-tu commencé à courir ?
J’ai commencé à courir à force d’aller voir Cyril sur ses courses et de l’attendre sans rien faire. C’était en 2011, je n’avais aucune ambition à part celle peut-être de me sentir mieux dans ma peau, je n’arrivais pas à perdre mes kilos de grossesse et je me suis dit que le sport pouvait m’aider un peu. Ensuite, ça a été l’engrenage, premier dossard officiel, premières émotions de course, premier semi, premier marathon… Au final, toujours le même poids mais je me sens mieux dans mes baskets.
  •  Quand tu cours, tu penses à quoi ? A qui ? Tu comptes ? Tu chantes ? Tu t’auto-encourages ? Raconte !
Je me demande souvent pourquoi je fais ça mais je n’ai toujours pas trouvé la réponse ! En fait, je pense souvent à la rédaction de mes articles ; à la fin d’une course, 80 % de mon compte rendu est déjà rédigé dans ma tête. Je compte beaucoup aussi^^, je ne suis pas une scientifique pour rien, je fais des multiplications pour savoir combien de minutes il me reste, ou pour voir si je suis toujours dans l’objectif que je me suis fixé. A l’entrainement, je cours en musique, alors j’aime décortiquer les paroles des chansons, je ne chante pas à voix haute par contre (sinon je me serais déjà fait enfermer). En course je me fixe des mini objectifs du genre « allez, dans 2 km tu pourras marcher 100 m » ou « dans 1 km, tu te bouges les fesses, mamie, sinon on arrivera jamais ». J’ai une vie intérieure très intense quand je cours !
  • Quand tu souffres, qu’est-ce qui te fait tenir ?
Déjà, j’essaye de ne pas trop souffrir, j’aime le sport mais je ne suis pas maso. Du coup je m’entraine beaucoup (enfin en ce moment c’est plutôt porte nawak mais ça va revenir) pour souffrir le moins possible. Mais les coups de mou arrivent forcément, dans ces cas-là, je pense juste à ma famille, au petit éclat de fierté que je verrai dans leurs yeux une fois la ligne d’arrivée franchie, au « whhaaa la chance » que mes filles me diront quand je leur montrerai la médaille de pacotille que j’aurai rapportée de ma dernière course. Ou au regard de mon mari qui souvent veut dire « ça, c’est ma chérie et elle a réussi ! ». Rien que pour ça, j’avance !
  •  Quand tu arrives en fin de course, que ressens-tu (au-delà de la douleur, parfois…)
Je ressens la satisfaction d’y être arrivée, que ce soit sur 5 km ou sur marathon. J’aime pouvoir me dire que j’ai fait de mon mieux. Juste après une course, je me demande toujours « Et maintenant, je fais quoi ? » Je ne suis pas du genre « toujours plus fort, toujours plus haut », le triathlon ou les 100 km, ça ne me tente pas du tout, même si j’admire ceux qui le font. En commençant la course à pied, je voulais me sentir bien dans ma peau. Désormais, j’ai envie de sortir de ma zone de confort pour justement ressentir ce sentiment de satisfaction – mais sans me faire trop mal. Définitivement, avoir raté un entrainement ne m’empêchera jamais de dormir, pas plus que je ne suivrai un régime super strict simplement pour battre mon record de quelques secondes !
 Cours, Mary, cours !
Tout d’abord, merci à Mary pour sa franchise (je n’en attendais pas moins d’elle !) et son franc-parler. Alors, même si entre « les feux de l’amour » pour les parents, « word of warcraft » pour les Zados, et passer tous ses week-ends en course, il peut y avoir autre chose, je suis bien obligée d’avouer que ses réponses confortent encore l’admiration que je lui porte devant tant de persévérance, de volonté et… d’humilité ! Ne perds jamais ton humour et ta sincérité

Que pensez vous des questions? et de mes réponses? n'hésitez pas à commenter ;)

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