[CR] Nevers marathon duo 2020

 

2020 est une année bien particulière pour les coureurs férus de dossard (dont je fais partie) ; les annulations succèdent aux reports, les organisateurs renoncent, pour la santé de tous, à leur chère course…

Tous ? Pas tout à fait…Le circuit de Magny Cours fera figure de village gaulois en cette fin d’année.


Le fait de courir sur un domaine privé, d’être dans un département sans couvre feu avec une circulation virale peu active, va aider l’organisation à résister à l’envahisseur « annulatium »

Mais revenons en arrière, car ce marathon n’est quand même pas celui qui était tant attendu depuis un an…

Après une première partie de duo en 2019, mon coéquipier et moi avions décidé d’inverser les rôles et je devais courir la seconde partie cette année. Plus roulante et sans circuit, avec beaucoup de voies de halage (le long du canal) cela me convenait bien, car j’ai l’habitude de m’entraîner en ces lieux. Nous avions même prévu quelques sorties longues afin de reconnaître des portions de nos deux parcours.

Mais quelques heures (une semaine avant environ) avant le départ, le couperet était tombé, plus de canal, plus de côte d’Aglan (qui m’avait tant fait souffrir l’an passé) mais un marathon intra muros…

9,5 tours de circuit, entre Adélaïde, ligne droite de stand et Estoril, mon coeur vibrait déjà moins… Mes baskets connaissaient déjà ce bitume foulé par trois fois lors de la précédente édition (2 fois à l’Ekiden et 1 fois pour le premier relai) et l’adrénaline de la course était retombée tel un soufflé…


Mais par Toutatis, il fallait trouver le courage d’y aller, déjà par respect pour mon coéquipier, prêt comme un centurion à battre son record et aussi par considération pour les organisateurs qui avaient cherché et trouvé l’ultime solution.

Au final le parcours ne me dérangeait pas, il aurait fallu être bégueule pour râler sur un tel circuit. Mais j’avais vraiment peur de me retrouver confinée avec 1500 inconnus dans un lieu restreint.

La journée de samedi fut particulière, pas facile de gérer une course partant aux alentours de 22h pour mon relai. Je me rends au retrait des dossards juste avant midi pour éviter la foule. Prise de température avant de rentrer sur le circuit, remise du bracelet qui me permettra d’entrer et de sortir du circuit pendant cette journée. Je croise quelques têtes connues avant de récupérer mon précieux sésame et de retrouver mon coéquipier le temps d’une photo souvenir de jour, la prochaine sera sûrement tard dans la nuit à mon arrivée !


L’ambiance du circuit est toujours particulière, les voitures qui tournent sous nos pieds, l’adrénaline des jours de course, oui tout est bien là...Mais moi le suis-je vraiment ??

Je rentre à la maison pour revenir sur le circuit à la nuit tombée, juste avant le départ du marathon et du premier duo. Tout est bien pensé pour la sécurité des coureurs et des spectateurs (qui n’auront pas accès à la piste et aux autres tribunes comme l’année dernière)

Le départ prend quelques minutes de retard à cause des podiums de la course automobile mais bon ils sont chez eux ces coureurs… Plus que nous en tout cas !

Les fauves sont lâchés, une heure et quelques minutes à attendre, il est temps de se mettre dans ma bulle, puis d’aller dans la zone de relais où les coureurs pressés d’en découdre deviennent très excités.



Mon binôme m’avait annoncé entre 1h45 et 1h50, il arrive au bout d’1h48, un vrai coucou suisse !

C’est bon c’est mon tour, je garde mon masque sur le nez pour le départ comme stipulé dans le règlement, il ne me gêne, pour l’instant, pas plus que ça. Le premier tour passe rapidement, au dessus du rythme que je m’étais fixée mais je le sais je fais la même chose sur toutes les courses, et là de nuit impossible d'avoir les yeux fixés sur la montre. 

Le deuxième tour ressemble au premier (normal me direz vous), les jambes répondent bien, je reste dans ma bulle, la musique vissée sur les oreilles, je reste un peu hermétique à ce qui m'entoure. Après la course, j'ai lu des commentaires vantant l'ambiance de folie...je ne l'ai pas du tout ressentie...oops...

Petit à petit, kilomètre après kilomètre, la fatigue se fait sentir, on approche de minuit et je m'imagine sous ma couette mais je tiens bon. Et puis il faut l'avouer, même si j'ai essayé de suivre un plan d'entrainement correct, il me manque quelques kilomètres dans les jambes...

Les mollets commencent à se raidir, alors je débranche les connections synaptiques et je passe en mode robot sur les deux derniers tours.

Autour de moi, les marathoniens commencent à marcher, le parcours est loin d'être simple, deux longs faux plats montants avec un fort vent de face, enfin c'est ce que je ressens mais plusieurs coureurs confirmeront mon ressenti après coup. 

Sur le dernier tour, je me fixe comme mini objectif de passer sous les 2h au 20ème kilomètre, on est bien loin des chronos d'antan mais je m'en contenterai bien ce soir!

La montre sonne et s'illumine dans la nuit 20km de passés en 1h59m59s objectif réussi, de justesse, mais ça passe! Second objectif faire passer notre duo sous les 4h00 (4h10 en 2019 ça ferait une belle progression) je cours, je rame, je désespère un peu, je marche un tout petit peu, mais je m'accroche, je pense aux bords du canal et aux sorties avec Armelle et Marion pour sortir de l'obscurité de la boucle...

Allez l'arche est au bout de la looooonnngue ligne des stands, Florent m'attend pour les derniers mètres, je vois le chrono qui s'égrène trop vite, je râle, je sais que mon petit objectif ne va pas passer... Je m'excuse auprès de mon coéquipier et nous passons la ligne en 4h00m20s... si je n'avais pas marché quelques hectomètres ça passait crème!



Pas grave on reviendra l'année prochaine pour passer la barre des 4h00.

Allez maintenant au dodo parce que je suis complètement HS! 



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